Les PFAS, des polluants éternels toxiques et dangereux pour la santé humaine, ont été détectés dans l’eau du robinet de plusieurs régions françaises. La présence de ces substances a une origine purement anthropique, causée par l’activité industrielle humaine. Une loi visant à réguler leur utilisation a récemment été adoptée à l’Assemblée nationale, mais leur présence dans les eaux de plusieurs régions françaises demeure préoccupante.
Les régions touchées par les polluants éternels
Selon les résultats d’une analyse menée par l’Agence Régionale de Santé (ARS) en janvier dernier, l’Auvergne-Rhône-Alpes consomme de l’eau contaminée par les PFAS. Mais cette contamination pourrait être plus importante puisque dans le Rhône, trois stations de pompage public ont été déclarées non conformes suite à des analyses menées par l’ARS. De plus, selon nos confrères de Le Monde, des lanceurs d’alerte ont récemment noté des niveaux importants de polluants persistants en Haute-Savoie, dans l’eau du robinet de plusieurs communes situées autour d’une usine Tefal appartenant au groupe Seb.
Dans la région Occitanie, à Fabrègues, 5 des 7 PFAS ont été retrouvés dans des échantillons d’eau du robinet analysés. Toutefois, les niveaux de concentration mesurés dans les échantillons sont bien en dessous des normes européennes et ne poseraient donc pas de risque pour la santé, selon Pauline Cervan, toxicologue chez Générations Futures interrogée par Mediapart. D’autres analyses menées par l’ARS Occitanie sont en cours, notamment autour de l’usine Solvay à Salindres.
Alerte sur les concentrations de PFAS en Ile-de-France et Pays de la Loire
L’association Générations Futures avait déjà exprimé ses inquiétudes au sujet des niveaux de contamination des eaux de rivière entourant cette usine en février dernier, ainsi que de l’eau du robinet. La région parisienne est également concernée, avec plus d’une dizaine de sites contaminés repérés à Fresnes, Choisy-le-Roi, Saint-Maur-des-Fossés ou Joinville-le-Pont.
Selon l’enquête de Le Monde, entre 2019 et 2023, huit analyses ont révélé des concentrations totales de PFAS supérieures à 100 nanogrammes par litre. « Je ne voudrais pas boire cette eau moi-même ni la faire boire à mes proches », affirme Sébastien Sauvé, professeur de chimie environnementale à l’Université de Montréal et spécialiste des PFAS.
Recherche des sources de contamination et surveillance accrue
Des investigations devront être menées pour déterminer la source de cette contamination et des analyses seront réalisées par des laboratoires accrédités, selon la préfecture de Vendée. Plusieurs centaines de sites pollués et cinq des vingt usines européennes de production de PFAS ont été identifiés en France, d’après l’enquête de Le Monde qui ne précise pas les niveaux de contamination.
Pour avoir une idée plus précise des niveaux de contamination de l’eau du robinet dans votre commune, l’UFC-Que Choisir propose un outil en ligne permettant de consulter la qualité de l’eau potable par commune.
La législation française face aux polluants éternels
Devant ces constats alarmants, l’Assemblée nationale a voté le 4 avril dernier un projet de loi visant à restreindre la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS. Cette mesure législative fait suite aux nombreuses alertes lancées par des associations et des spécialistes sur la dangerosité de ces substances et leur impact sur la santé humaine et l’environnement.
L’enjeu est maintenant de mettre en œuvre des actions concrètes pour réduire la présence de ces polluants éternels dans nos eaux et protéger notre santé ainsi que celle des générations futures.