Les bénéficiaires des allocations familiales, du revenu de solidarité active (RSA), de l’allocation aux adultes handicapés ou encore de la prime d’activité bénéficieront, à partir du 1er avril prochain, d’une augmentation de 4,6% sur le montant des prestations sociales.
Le RSA et les allocations familiales en hausse
Cette revalorisation concerne notamment les allocations familiales, l’allocation aux adultes handicapés, le Revenu de Solidarité Active et la prime d’activité. Cette hausse est prévue par le Code de la Sécurité Sociale, qui stipule que le montant des prestations doit évoluer en fonction de l’inflation calculée sur une période de deux ans. Les chiffres utilisés pour déterminer cette revalorisation sont basés sur la différence entre l’inflation moyenne de février 2023 à janvier 2024 et celle de février 2022 à janvier 2023, donnant ainsi une hausse de 4,6%.
Par exemple, pour un couple avec deux enfants dont le revenu annuel est inférieur à 74 960 €, les allocations familiales passeront de 141,99 € à 148,52 € par mois. Pour ce qui est du RSA, la hausse sera également de 28 € supplémentaires chaque mois pour les allocataires de base.
Pistes de réduction budgétaire controversées
Toutefois, dans le cadre des discussions autour des coupes budgétaires, Thomas Cazenave, ministre délégué aux Comptes publics, a évoqué la possibilité de ne pas ajuster certaines prestations à l’inflation en 2025. Cette stratégie avait déjà été utilisée en 2020 lorsque les prestations sociales avaient connu une augmentation minimale de 0,3% malgré un taux d’inflation avoisinant les 1%.
Face à ces perspectives, Daniel Goldberg, président de l’Uniopss – une association regroupant différents acteurs du secteur sanitaire et social – critique cette possible sous-indexation. Dans une interview accordée au magazine Capital, il met en garde le gouvernement contre l’idée qu’une revalorisation plus faible des prestations sociales pourrait améliorer les finances du pays. Daniel Goldberg dénonce également un double discours des autorités exécutives qui affichent un engagement contre la pauvreté tout en envisageant de réduire les soutiens financiers pour les personnes les plus vulnérables.
L’augmentation effective en mai
Cette hausse de 4,9% s’appliquera dès le 1er avril à toutes les prestations versées par la Caisse d’allocations familiales (CAF). Les bénéficiaires du RSA, des allocations familiales ou encore de la prime d’activité constateront donc un changement dans leur versement mensuel.
Ceux qui touchent l’allocation aux adultes handicapés à taux plein verront par exemple le montant maximal de cette aide passer de 971,37 € à 1 016,05 € après l’augmentation. Pour connaître le montant exact auquel un allocataire aura droit à partir d’avril, il suffit d’appliquer la hausse de 4,6% au montant de l’aide qu’il reçoit habituellement. Néanmoins, cette augmentation ne sera perceptible sur les virements mensuels qu’à partir du mois de mai.
Réactions et interrogations autour de la future indexation
Le ministre délégué aux Comptes publics, Thomas Cazenave, a récemment appelé son gouvernement à ne pas parler de mesures qui n’ont jamais été envisagées auparavant, après avoir mentionné lui-même la possibilité de sous-indexer les retraites et les prestations sociales en 2025.
Cette perspective soulève des questions sur l’équilibre entre les efforts de réduction budgétaire et le maintien de prestations adéquates pour les foyers les plus modestes. La revalorisation annuelle des allocations est un élément clé pour garantir un niveau de vie stable et une certaine équité entre tous.
Il est important de suivre attentivement les décisions prises par les instances gouvernementales concernant ces évolutions, afin de mieux comprendre leurs impacts sur l’économie française, l’inflation et le bien-être des bénéficiaires de ces prestations. Pour l’heure, l’inquiétude demeure quant à la capacité des politiques sociales actuelles à répondre efficacement aux besoins de tous.