Le Livret A est une option privilégiée pour économiser, mais il demeure un moyen de vous faire perdre de l’argent en raison d’une règle inchangée depuis le 19e siècle. Dans cet article, nous allons aborder les raisons pour lesquelles cette règlementation cause la déperdition financière et comment elle impacte les Français.
Le Livret A, une méthode populaire d’épargne
Malgré la hausse générale des biens de consommation, les Français ne semblent pas se détacher du Livret A, qui est considéré comme une méthode d’épargne très populaire. Sa popularité vient notamment de son taux fixe de 3% qui restera inchangé jusqu’en 2025. Il est bon de savoir qu’en France, n’importe qui peut ouvrir un compte Livret A sans restriction d’âge ou de résidence fiscale. Cependant, il n’est pas possible d’ouvrir plusieurs comptes Livret A dans différentes banques. Bien que l’évolution du taux dépende de l’inflation, certains économistes craignent un gel sur ce compte.
La menace qui pèse sur le compte d’épargne préféré des Français
Selon une étude menée par le professeur Paul Cassia, l’inflation aurait dû atteindre un taux de 4,10%. Toutefois, Bruno Le Maire a finalement décidé de maintenir le taux à 3% jusqu’en 2025. Il a également souligné que l’épargne réglementée n’a pas d’équivalent parmi nos voisins européens et serait préjudiciable à notre activité économique. La bonne nouvelle, c’est qu’à partir du 1er janvier, les 55 millions de détenteurs du Livret A verront une amélioration de la rentabilité de leur épargne.
La règle désuète qui vous fait perdre de l’argent
Même si le Livret A offre un taux d’intérêt de 3%, il existe une ancienne règle qui désavantage les épargnants français. En effet, les intérêts des comptes d’épargne sont calculés tous les quinze jours et versés à la fin de l’année. Cette pratique spécifique à la France est étroitement liée à l’histoire du Livret A remontant à plus de 200 ans. Dans les pays voisins, la règle veut que les intérêts soient calculés quotidiennement et versés sur le compte à la fin de chaque mois.
L’avantage des calculs d’intérêt quotidiens
Le calcul quotidien des intérêts comporte deux avantages majeurs.
Premièrement, il permet de percevoir ses intérêts chaque mois et donc de les utiliser comme bon nous semble : dépenses ou transfert d’argent vers un autre compte. Deuxièmement, il faut savoir que ce système de calcul d’intérêt quotidien favorise au final les épargnants qui peuvent maximiser leurs rendements.
Zoom sur la règle de calcul bimensuel des intérêts
La spécificité française du calcul bimensuel des intérêts remonte à la création du Livret A au 19e siècle. Des tentatives menées par certaines banques, comme HSBC France, pour introduire des comptes à intérêt en temps réel ont eu un succès limité. Alors que les calculs d’intérêts quotidiens pourraient maximiser les rendements, les associations de consommateurs comme la CLCV se concentrent plutôt sur le changement de la formule de calcul du taux du Livret A pour qu’elle corresponde à l’inflation – une préoccupation plus urgente pour de nombreuses personnes.
Pourquoi cette règle obsolète persiste-t-elle ?
Les progrès technologiques dans le domaine bancaire permettent aujourd’hui de mettre à jour instantanément les soldes des clients ou de transférer de l’argent d’un compte à un autre partout dans le monde. Cependant, en dépit de ces avancées, des méthodes anciennes demeurent encore la norme.
La règle de calcul bimensuel des intérêts pour les comptes d’épargne réglementés est inscrite dans le code monétaire et financier, ce qui signifie que les banques ne peuvent pas s’en écarter. Cette exigence réglementaire ne donne donc pas le choix aux épargnants qui voient leur argent perdre de la valeur à cause de cette règle désuète.
En conclusion, malgré sa popularité auprès de la population française, le Livret A demeure un moyen de perdre de l’argent en raison d’une règle de calcul bimensuel des intérêts qui n’a pas évolué depuis le 19e siècle. Les épargnants français sont ainsi désavantagés par rapport à leurs voisins européens et gagneraient à voir cette réglementation obsolète révisée pour mieux correspondre à l’évolution économique actuelle.